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Bandes parquables et autres incivilités

La neige c’est aujourd’hui dans la région, et pourtant cela n’a pas semblé gêner la fraction la plus débile de la population. Pour la seconde partie du titre et pour donner le ton, un premier connard en Audi, les habitants des Geneveys sur Coffrane le reconnaîtront, il roule toujours n’importe comment et ne va jamais hésiter, comme ici, à risquer des vies pour ne pas devoir ralentir…

Avec 15 mètres d’avance, il me traversait. Il n’était pas du tout lentement, probablement même pas sous la limite légale de vitesse, alors qu’il aurait dû s’arrêter. Il y avait le passage à niveau fermé à 100 mètres, mais passons. Encore un spécimen qui devrait avoir une interdiction totale de conduire.

Passons maintenant au sujet.

Vous aurez certainement remarqué que le canton fait des efforts pour aménager les routes avec de nombreux travaux. Toutefois, il est incompréhensible que les nouvelles places de parc au bord des routes, marquées par des lignes jaunes interrompues, soient si souvent empruntées par des cyclistes.

Ici, à Corcelles, en pleine zone 30, de nuit sous la pluie.

On ne voit pas bien la zone ? Qu’à cela ne tienne, d’autres images permettront d’y voir plus clair.

Quand même bien pratique, ce parking gratuit.

Il est intéressant de constater que les voitures sont bien dans la ligne, il ne faudrait pas gêner les voitures, quand même.

Il paraît que des râleurs à vélo tenteraient de s’approprier ces surfaces, mais comme tout le monde le sait, à vélo on ne fait que glander et se promener, alors s’il faut s’arrêter quelques fois, ou toutes les 5 minutes, où est le problème ?

Et nous passerons sous silence la rue des Draizes et ses camions de livraisons quotidiens, puis le giratoire de Vauseyon juste en-dessous, point noir connu et reconnu du canton… Un coupe-gorge et un nid à imbéciles de tout premier ordre.

Vu les conditions météo, il va y avoir ces prochains jours de quoi étoffer cette page, c’est une certitude.

 

Rendement, consommation, récupération

Suite à quelques confusions dans le monde réel comme sur les réseaux, il semble opportun de reprendre quelques fondamentaux, avec une orientation vers le vélo bien entendu.

Pour tout véhicule, il faut injecter de l’énergie pour avancer/accélérer. Par la force des mollets, par un moteur, une voile, une descente, etc. Tous les moyens sont bons tant que l’on ajoute de l’énergie et qu’on le fait dans la bonne direction et le bon sens.

Le mouvement ainsi établi, on se retrouve avec de l’énergie cinétique à disposition. Le moment venu, on peut la réduire par une montée, en dissipant en chaleur dans des freins ou en convertissant en quelque chose de plus statique, par exemple recharger une batterie.

La norme depuis longtemps est de faire de la chaleur dans les freins, donc tout perdre. L’alternative connue de longue date par exemple pour les trains est de servir le moteur en génératrice et renvoyer l’énergie électrique dans le réseau. Gain de consommation, freins froids donc gain de sécurité et moins de maintenance.

Pour nos montures c’est tout pareil. Et ceux qui disent que la masse est trop faible pour que cela fonctionnent ont oublié de réfléchir : la masse a freiner est la même que la masse à accélérer, pour le train comme pour le vélo. Ce ne sera simplement pas les mêmes ordres de grandeur, voilà tout.

Alors, que peut-on espérer d’un tel système ? Pour un vélo électrique usuel, un rendement propulsif de 75 % est réaliste. Des pertes électriques de cyclage à 5 % sont très largement comptées, les batteries modernes n’ont presque plus de pertes mesurables. Le rendement en génératrice est vers 80 % donc le circuit permet de récupérer autour de 57 % d’énergie dans ce cas.  0.75×0.95*0.80=0.57 pour le calcul.

Cela joue pour un parcours qui n’aurait que montée et descente bien entendu. Lors du roulage au plat, rien ne peut être récupéré, il n’y a pas d’énergie à dissiper. Ce qui signifie que, de cas en cas, on verra des valeurs de récupération d’énergie entre 0 et 57 % en théorie. Ce qu’il manque ? Les pertes aérodynamiques, et les pertes par frottements de tout genre. Efforts latéraux en virage, nids de poules, revêtement granuleux, route mouillée… Tout ceci va réduire l’efficacité et le rendement, tant en propulsion qu’en récupération. A l’opposé, comme il s’agit d’un vélo et qu’il y a des pédales, l’énergie apportée par le pédaleur n’est pas visible dans les statistiques électriques, mais va améliorer les chiffres.

Une manière de procéder : en pédalant en descente contre la génératrice, on va augmenter sa production. Le rendement de 80 % s’applique, et si l’on pédale à 100 W il y aura autour de 75 W de recharge de batterie en plus de ce que le freinage permet d’avoir. Cela va permettre d’avoir une meilleure autonomie et faciliter la prochaine montée. Il est donc possible de lisser son effort au prix d’une légère perte et de laisser la batterie et le moteur s’occuper des pics de puissance. Cela permet aussi de réguler son effort et de garder ses muscles chauds pour éviter un claquage par temps froid.

Au niveau des chiffres, il est apparu plus pertinent de ne plus regarder le pourcentage d’énergie récupérée mais le gain d’autonomie réalisable. Sur un véhicule, c’est plus utile. Cette présentation donne une information directe du potentiel obtenu avec le freinage récupératif. Pour une récupération d’énergie de 50 %, selon la série mathématique https://fr.wikipedia.org/wiki/1/2_%2B_1/4_%2B_1/8_%2B_1/16_%2B_%E2%8B%AF on voit que le gain converge vers 1, donc un doublement de l’autonomie. C’est une augmentation de 100 % de la portée utile en d’autres termes. Avec 50 % de récupération, nous sommes très proches de nos 57 % théoriques, sans frottements. C’est probablement une valeur quasi impossible à voir sur un parcours équilibré, puisque les portions plates vont baisser ce chiffre, tout comme les multiples frottements.

Dans la vie courante, on a en général entre 4 et 15 % de gain d’autonomie pour un vélo droit, entre 5 et 25 % en vélo couché, et entre 5 et 70 % en vélomobile car l’aérodynamique excellente permet de réduire drastiquement les pertes en descente, qui est la source de régénération principale.

Puisque l’on en est à la source d’énergie, voyons quelques éléments.

On peut prendre un ensemble vélo + cycliste à 100 kg et une puissance de pédalage de 125 W dans une pente à 8 % et une vitesse de 18 km/h pour avoir un exemple simple et réaliste.

L’énergie cinétique est de 1250 J donc 0.35 Wh, les frottements non aéro sont estimés à 1 W/km/h

La puissance nécessaire sera de 392 W hors frottements, juste pour compenser le gain d’altitude. On peut estimer autour de 420 W la puissance nécessaire. 100 W viennent du pédaleur, reste 320 W à fournir avec un rendement de 75 % donc 427 W consommés. Frottements aéro autour de 10 W dans ce cas. On se retrouve avec une consommation de 23.7 Wh/km dans cette montée.

A la descente, on va rouler à 36 km/h, et les chiffres sont les suivants: puissance hors frottements de -785 W et avec le rendement en génératrice et pertes de charge cela donne 595 W disponible. Ceci, pendant la moitié du temps de la montée puisque l’on roule au double de la vitesse. Frottements aéro autour de 40 W dans ce cas.

Les frottements vont manger 10 W en montée et 40 W en descente, c’est perdu en chaleur dans l’air. Les autres frottements prennent respectivement 18 et 36 W. Au final, on a 427+10+8=455 W à la montée, et -595+40+36=-519 W à la descente, sur la moitié du temps. Cela donne donc -14.4 Wh/km dans cette descente.

On parviens à  57 % de rendement cyclique. Pourquoi est-on aux 57 % théoriques ? Parce que le pédalage dans la montée vient ajouter de l’énergie et compenser les pertes.

Sans pédalage il faut 560 W pour grimper, et alors le ratio tombe à 46 % ce qui reste d’ailleurs excellent.

On voit aussi que la source principale d’énergie est bien le dénivelé; descendre de la Vue des Alpes à Valangin représente 700 m de dénivelé négatif, et c’est environ 190 Wh pour notre cycliste de 100 kg avec son vélo, ce qui représente une énergie très importante pour juste 10 km à parcourir.

L’énergie à dissiper pour un freinage depuis 36 km/h à zéro est de 1.39 Wh pour comparaison. Un facteur 135, impressionnant. Au freinage au plat, la partie électrique est intéressante pour la sécurité, pas pour l’importance de la récupération.

En conclusion, le freinage récupératif fonctionne, aucun doute, et offre des avantages à plusieurs niveaux. Le plus important: l’énergie n’est pas transformée en chaleur, laissant les freins en parfait état pour les situations d’urgence et augmentant la durée de vie du matériel. En cadeau bonus, cela permet de grapiller de précieux kilomètres d’autonomie dans les descentes, réduisant ainsi fortement la différence de consommation entre la plaine et la montagne.

 

Suntrip Alpes 23

C’est un rallye-aventure à vélo solaire, 35 participants, parcours libre entre les villes-étapes, pas d’assistance personnelle autorisée, donc une certaine autonomie nécessaire pour les petits soucis, et une équipe de soutien pour les plus grosses galères si cela devait arriver.

Comme les départ et arrivée sont assez proches de Neuchâtel, il était logique d’y aller directement avec l’attelage de voyage, par la route. Ce qui pousse le kilométrage sensiblement au-delà de la barre des 3’000 km

La page officielle est ici: https://www.thesuntrip.com/sun-trip-alpes-2023-presentation/

Mon choix a été d’avoir un ensemble orienté vers le confort et l’efficacité, avec un couchage hors-sol et facile à gérer en cas de pluie. Simplement parce que je peux le faire, et que secouer ma tente chaque matin ne m’enchante plus du tout. C’est une décision personnelle, pas une recommandation ou une critique; les autres participants semblent avoir bien vécu les nuits sous tente. J’avais juste envie d’autre chose.

Dormir dans une structure en dur implique de la transporter, donc il a fallu concevoir le tout. Plusieurs projets ont été faits en 3D et en maquette, mais au final ce sont des partenaires issus des bateaux qui ont trouvé la bonne solution avec une coque de type coquillage permettant une bonne aéro et une masse réduite. J’y ai ajouté le solaire, les roues et timon, les régulateurs de charge, convertisseurs USB, feux, loquets, prises, et plein de petites choses diverses et variées et c’est devenu une remorque de camping.

Un avantage est de pouvoir s’arrêter dormir sur un peu n’importe quelle surface, y compris en environnement urbain.

Le temps de passage de conduite à position couchée est de l’ordre de 8 minutes, et environ 10 minutes dans l’autre sens. On peut même compresser cela pour réduire le temps dehors en cas de pluie…

Avec de l’espace à bord (83 x 200 cm tout de même) il est prévu de garder ses valeurs avec soi durant la nuit. possible aussi de travailler, regarder un film. Des ancrages pour téléphone, tablette et casque sont prévus. L’avantage d’être bien à l’abri sous un toit en dur.

Sur la ligne de départ. On voit que l’ensemble roulant est très fin, permettant une bonne pénétration dans l’air. La faible hauteur de la remorque la rend efficace en courbes, je ne la sens quasi pas en descente de cols.

La fonction « bureau mobile » de la remorque est très pratique, que ce soit par un soleil de plomb ou sous la pluie d’ailleurs.

Pause recharge dans le Télégraphe, histoire de capitaliser sur les heures de forte puissance et ainsi pouvoir rouler plus vite et avec plus d’assistance. Cela permet aussi de faire une belle pause à mi-journée et repartir plus reposé pour la seconde partie.

Au gré des kilomètres, on se retrouve parfois avec d’autres Suntrippers pour partager un bout de chemin.

Impressionnant, la route à flanc de coteau avec des centaines de mètres de vide juste à-côté des roues… C’est le moment de rester concentré et de tout faire bien.

Bon, de la neige au début de l’été, ça fait toujours son petit effet. Là je pense aux collègues sans carénage, et m’amuse à les voir s’arrêter pour remettre une veste, des gants, un pantalon… La température peut baisser de 20 degrés en quelques dizaines de minutes.

La montée double Télégraphe et Galibier est une douce folie. Voir ce que l’on vient de grimper est un plaisir immense à chaque fois.

Avec la fin de la végétation, le climat change plus rapidement, le vent prend ses aises, on sent bien les changements sur ces terres aussi magnifiques qu’inhospitalières.

Le col et ses 2642 m

C’est à couper le souffle vu d’ici

Pour revenir à la technique, mon attelage est monté sans faiblir, avec une large réserve de température, aucun paramètre n’est arrivé à la limite. C’est absolument impressionnant lorsque l’on pense que des voitures étaient encore fréquemment en panne dans de tels cols il y a 25 ans à peine. Et de nos jours, il n’est pas rare d’avoir de très mauvaises odeurs de freins, pneus, embrayages sur les grands cols. Le matériel est mis à rude épreuve, mais mon attelage léger a beaucoup moins de contraintes et l’excellent rendement de la propulsion électrique limite fortement les risques de surchauffe. Le Galibier est passé avec 62°C de température maximale, alors que le début de la réduction de puissance est à 90°C donc il y avait une marge confortable.

Le ruban de goudron qui ondule sur la roche, de toute beauté

En montagne, soit cela monte, soit cela descend. Il y a donc largement de quoi récupérer de l’énergie avec les moteurs qui passent en génératrices. Je n’ai pour ainsi dire pas touché aux freins car le ralentissement électrique était suffisant, seuls les frottements divers (air, pneus, roulements, magnétisme) sont à compter dans les pertes. De cette manière, la récupération d’énergie a permis d’augmenter l’autonomie de 65.8 % sur ce trajet !

Depuis le point culminant de la plus haute route d’Europe, vue direction Nice. C’est donc le col de la Bonnette.

Et la vue direction Jonzier.

Parmi les moments mémorables, les nombreuses marmottes peu farouches se sont fait une belle place.

Du haut du col de la Bonnette jusqu’à Nice, c’est plus de 100 km d’une longue descente, idéal pour recharger les batteries.

3 clients en trikes avec qui j’ai roulé une bonne partie du voyage. De manière réjouissante, il n’y a pas eu d’intervention à faire donc la charge de travail en a été réduite d’autant.

A l’arrivée en Italie depuis Nice, une belle opportunité de recharger au solaire tout en profitant de se baigner et de savourer la gastronomie du lieu.

Orienter les modules permet d’augmenter la puissance entrante, toujours intéressant.

Quelques dinosaures dans leurs cercueils roulants n’ont pas encore compris que risquer plusieurs vies dont la leur pour grapiller 10 secondes n’en vaut pas la peine, mais en général l’accueil sur la route est très bon avec beaucoup de pouces levés, de questions lors des arrêts. Les vélos solaires interpellent toutes les générations.

Un avantage indirect de l’attention portée à nos montures est de permettre un accès à des endroits incroyables, dans un échange mutuel gratifiant. Chacun montre à l’autre les particularités uniques de son projet. Ici, c’est la Venaria Reale de Turin que l’on visite. En échange, nous leur avons expliqué les particularités du voyage en autonomie énergétique.

Les jardins sont magnifiques

La grande salle est au-delà de ce que l’on peut montrer en images, c’est à vivre en personne.

C’est l’Italie, donc… Bonne nourriture.

Repartis en direction de l’Allemagne, c’est la remontée vers l’Autriche pour le moment.

Dernière étape sur sol italien, un lieu magnifique dont je n’ai pas retenu le nom.

La voie cyclable loin du trafic est agréable, et quelques passages bucoliques forcent à ralentir et profiter de l’instant.

La partie roulante est une autoroute à vélos. Fantastique pour avaler des kilomètres en toute sécurité.

Au pied du Stelvio, à Bormio. L’heure de remonter les batteries autant que possible avant d’affronter le géant, et bien entendu de manger pour recharger ses propres batteries.

Au final, avec assez de soleil le Stelvio est bien plus facile que prévu. D’autres ont eu des avis très différents, mais mon attelage est conçu pour cela.

En largement moins d’une heure, la route de Bormio au col est avalée, c’est positivement impressionnant. Là encore, pas la moindre limite de température ou réduction de puissance. Tout a fonctionné à merveille.

En guise de récompense je me suis gardé une petite douceur pour le Stelvio. Il est temps de profiter…

De retour presque en plaine, de nouveau sur des routes à vélos séparées du trafic.

C’est un réel avantage et une incitation au voyage à vélo. Tellement plus reposant que de foncer sur l’autoroute.

Arrivée en Allemagne. Totalement différent de l’Italie, assurément.

Le nom en a fait rire plus d’un…

Un authentique bouchon de vélos solaire, une première probablement !

La fête des fontaines à Garmisch-Partenkirchen; une occasion de faire la fête en habits traditionnels. Et une belle découverte pour nous.

Avec probablement quelques bières à leur actif et une rentrée tardive, les voyageurs ont le ronflement facile. Les dortoirs ne sont plus une place pour dormir, donc retour dans la remorque pour un sommeil de qualité. Pratique d’avoir cette solution sous la main. La lampe gonflable au plafond est une merveille, tellement pratique d’avoir une lumière globale et réglable au plafond.

Le parc vélo avec la trentaine de machines, et une palette réjouissante de solutions techniques, de choix de véhicules, de géométries.

La consommation de 7.9 Wh/km représente l’équivalent de 0.08 L/100 en essence et 0.067 L/100 de diesel. Oui, environ un facteur 70 par rapport à une voiture et 100 par rapport à un camper. De plus, la production solaire peut totalement compenser cela.

Encore des valeurs de récupération complètement dingues. Un bonheur.

Le tout sans se traîner: presque 64 km/h en pointe, environ 25 km/h de moyenne.

En 7h36 de route c’est donc 187 km qui ont été parcourus.

Ce genre de paysage donne envie de rouler. On a juste envie que ça ne s’arrête jamais.

Une portion séparée du trafic, revêtement plutôt gravel mais bien quand même malgré le fait de consommer plus.

Toujours en environnement protégé, incroyable d’avoir une telle autoroute à vélo.

Parfois la route est comme une symphonie…

De retour sur route ouverte, mais il doit y avoir un grand axe de circulation proche; trafic quasi exclusivement local, revêtement peu endommagé malgré les années. C’est calme et génial à vivre.

Les ondulations des routes de montagne avec les traversées de villages pittoresques, c’est une belle partie de ce voyage. A plus de 140 km du départ du matin, il est temps de prendre une pause de mi-journée. La descente emmène vers le ruisseau pour aller y chercher un endroit de pause, histoire aussi de profiter au mieux du maximum solaire. Nous, à l’ombre. Les vélos, orientés et en plein soleil.

Voilà à quoi cela ressemble, pour une pause repas + sieste de 2h30 à 3h, histoire de laisser passer les heures les plus fortes.

Pas question de se laisser aller dans l’intervalle, non plus.

Grâce au repos de midi qui a bien rechargé les batteries, c’est au final à Landquart que l’on termine la journée, sans fatigue particulière et sans aucune douleur. Toujours aussi génial, le confort offert par ces machines.

Le camping avec vue directe sur la paroi rocheuse est sympathique, et le restaurant du tennis club attenant a été très accueillant.

Voilà, une belle journée qui nous rapproche d’Andermatt plus rapidement que prévu, c’est confortable pour la suite.

Avec une remorque de camping derrière, c’est assez fou. Plus de 55 km/h en pointe, presque 29 de moyenne sur la journée, moins de 8h roulées donc du temps pour faire d’autres choses.

Voici la vue depuis la remorque, c’est plaisant d’avoir cela au réveil.

étape Landquart-Andermatt, là c’est du sérieux. 112 km et 2200 m de dénivelé positif, il y a de quoi faire.

Rien à redire sur la place laissée aux vélos, vu le faible trafic. Et les paysages sont ici encore fabuleux.

Avant le mur de l’Oberalp, petite pause repas, histoire de reprendre des forces.

Les véhicules en recharge durant le repas

Et voilà, le fameux Oberalp.

Au camping d’Andermatt, un assemblage qui ne faisait pas partie du Suntrip mais qui y était en raison d’un projet parallèle, aussi en vélo solaire.

Moment d’échange avec la population dans le nouveau Andermatt, en construction.

Une classe a fait le déplacement pour découvrir les engins.

Sur la descente, le légendaire Hôtel Belvedere qui n’a pas survécu aux changements d’habitudes des voyageurs ces dernières décennies. Fermeture définitive en 2015 après 20 années tumultueuses, la gloire ayant eu lieu au début du 20e siècle.

Sans le glacier comme attraction touristique et sans le besoin de stopper fréquemment, ce lieu n’avait plus de raison d’être.

Beaucoup plus loin, après avoir fait toute la vallée du Rhône et remonté le flanc de la chaîne alpine, on arrive à ce village dont le nom des habitantes laisser rêveur.

La dégradation météo est pour le moins impressionnante. Canicule à Sion, tempête aux Saisies. Tous les participants d’ont pas pu ou voulu faire le chemin, c’était franchement extrême sur les 10-15 derniers kilomètres.

Le réconfort de la tartiflette.

Les derniers kilomètres pour rejoindre mes pénates, c’est la fin de ce voyage.

De manière maintenant connue, reste à gérer le contre-coup suite à la baisse brutale d’activité avec le retour à la normale, absorber la fatigue accumulée, permettre aux muscles de se relaxer un peu et accepter 2 à 3 semaines de réveils étranges.

On se prend à pédaler durant le sommeil; il y a des moments de perte de repères au réveil, le GPS à la main et la question récurrente: « quel est le parcours aujourd’hui? » qui prêtent à sourire.

C’est aussi ce qui fait le charme d’une telle aventure : cela ne s’arrête pas lorsque l’on quitte les autres participants mais dure encore de nombreuses manières après le jour de l’arrivée.

Conditions hivernales et mobilité douce

Avec le retour du froid comme chaque année avec une variation de quelques semaines, il faut soit renoncer à la mobilité douce soit prendre des mesures adéquates. L’habillement bien entendu, mais aussi des adaptations sur nos montures.

Pour les 2 roues en conditions hivernales, les pneus en thermogomme sont un passage obligé pour les montagnards et une bonne idée pour les autres. En effet, vers 4-5°C la gomme devient suffisamment ferme pour qu’il en résulte une perte d’adhérence qui peut créer des problèmes. La thermogomme reste souple bien plus bas, loin dans les températures négatives. Testé jusqu’à -9°C et ce n’est pas le durcissement des gommes qui a été la cause de fin du test…

Plusieurs références sont de stock pour les vélos couchés, parce qu’il vaut mieux prévoir qu’être désolé.

Pour les engins autostables à 3 ou 4 roues, il y a encore d’autres points que l’on peut gérer comme la résistance à la neige et à la glace, puisque l’on peut continuer à rouler même en cas de gros temps. Gaines protégées contre les entrées d’eau, étanchéité des composants électriques, etc. Dans la même veine, l’éclairage est à discuter; les feux de vélos classiques sont insuffisants de nuit sous la neige tombante, par exemple. Un flux propre, bien dirigé vers la route, de 500 Lumens mini est une bonne base de travail.

On parlera aussi d’être vu, parce que cela revêt une importance toute particulière en conditions difficiles. C’est la différence entre rentrer à la maison et rentrer à l’hôpital.

 

Suntrip Alpes 2022

Tout l’art du voyage à très basse consommation, en alimentation solaire, avec une gestion de l’énergie au quotidien et des paysages magnifiques. Le tout agrémenté de défis physiologiques, météorologiques, stratégiques, une aventure unique.

Pour cette année, j’ai battu mon record de préparation tardive, ayant dû mettre la priorité aux vélos des clients. C’est donc à la dernière minute que le projets a pris forme, avec une commande de caisse nue chez Katanga au printemps, pareil pour les moteurs, les panneaux solaires… Tardif, certainement.

Pour le montage il ne m’est resté que quelques jours et quelques nuits, parce qu’à ce niveau, mieux vaut prendre toutes les heures disponibles…

A deux jours du départ, j’en suis encore à la conception du toit pour me protéger du soleil, et il reste plus de 100 soudures pour créer le circuit électrique.

Il faut faire toute l’interface depuis le circuit original de la machine vers la remorque, avec les signaux usuels (clignotants, feux, stop) et les spécificités du solaire (puissance, charge solaire, 12 V accessoires) et également faire la câblerie pour l’assistance au pédalage.

Pliage de l’interface mécanique entre la queue de la machine motrice et l’ancrage de remorque. Toujours à J-2.

Premiers positionnements pour faire les longueurs de câbles, préparer les prises.

Parking souterrain et pollution

Changement de paradigme

Avec la croissance de la mobilité électrique, que ce soit pour les vélos ou pour les voitures, quelques changements vont arriver. Une question encore peu évoquée est le lien entre usage d’un parking souterrain et pollution.

Un moteur à combustion va émettre une grande quantité de particules et de suies toutes plus mauvaises pour la santé les unes que les autres durant les premières 120 secondes de fonctionnement en général donc durant tout le temps de la sortie du parking souterrain. Cela va nécessiter une ventilation importante et des coûts liés.

Quel lieu fermé accessible au public va interdire le premier les moteurs à combustion en ses murs ? Avec la proportion croissante de véhicules électrique, il y aura forcément un point de bascule, un moment ou les surcoûts liés aux moteurs à combustion ne seront plus couverts par eux. Leur interdiction va alors faire baisser les charges, mais quand cela arrivera-t-il, mystère…

De la logique dans les choix de véhicules

Dans l’intervalle, pensons à éviter de démarrer un moteur chaque fois que cela est évitable. Nous pouvons privilégier la marche, le vélo, les déplacements partagés, les transports publics. Pourquoi pas la livraison de marchandises plutôt que de démarrer un moteur à hydrocarbure.

Des solutions existent bien au-delà du simple vélo droit

vélomobiles et vélos cargos pour réduire la pollution
Leiba X-Stream XXL Allrad, Velomobiel Quattrovelo+, Bullit AWD, Douze AWD, Radkusche Rapid AWD

Ce genre de véhicule en parking souterrain ou en environnement fermé ne génère pas d’émissions cancérigènes, ni au départ ni à l’arrivée. Le silence de fonctionnement comme l’encombrement réduit les rend appropriés pour un usage urbain où les surfaces libres sont rares.

De la place pour les humains

Si l’on redonne la villes aux gens plutôt qu’aux surfaces de parcage, cela va compacter les zones urbaines et permettre une meilleure accessibilité. Les gains de bruit, de pollution, de danger inhérents à un trafic motorisé pourront profiter aux humains.

SunTrip Alpes 2022

https://www.thesuntrip.com/sun-trip-alpes-2022/

Et voilà, un nouveau chapitre des joyeuses et délirantes aventures de doux félés à vélo solaire s’ouvre avec ce Suntrip Alpes 2022, qui recevra 40 participants… dont votre serviteur.

J’y serai avec un engin encore non déterminé, mais il reste quelques semaines pour trouver la meilleure formule.

Plusieurs clients ainsi que le fondateur de vélocouché seront aussi de la partie, une équipe qui promet d’être aussi variée qu’intéressante.

Les solutions techniques sont différentes en fonction des participants. Du VTT à remorque solaire aux vélomobiles en passant par les cargos transformés et les trikes à toit solaire, il y de tout et c’est magnifique ainsi.

Il n’y a pas encore de liste de participants et de projets visible, mais suivez la page officielle et celle-ci, tout va se mettre en place.

 

Rouler en conditions hivernales en montagne

Cette fois, ce ne sont plus quelques flocons comme sur la photo ci-dessus, mais bien de la neige en volume qui tombe sur le pays, du moins ses parties hautes.

Comme la neige tient au sol, il est temps de valider le matériel hivernal.

Pneus avant Schwalbe 365 et arrière Continental Winter Premium, pris dans le stock du magasin et aussi livrés à plusieurs clients qui veulent continuer à rouler en saison froide.

Siège chauffant prototype à base de plaques silicone de 10 x 10 cm (6 en tout) pour 40 W au total, glissés sous la mousse de siège et donc sur la coque en fibre. Allumage 10 minutes avant de partir pour préchauffer le siège et un peu l’habitacle, réduisant ainsi la buée.

A l’arrivée après 11 km de route au milieu des voitures en difficulté et dans une pente de 11 %, ça secoue en raison des irrégularités du sol (cette machine n’a pas de suspension arrière) mais ça passe.

La limite est soit la motricité, vers 14 % dans ces conditions, soit la hauteur de neige si la coque se fait soulever, empêchant toute motricité. Pas eu ce souci sur la route, mais les 15 cm de fraîche devant le nez ne passeraient pas.

Sur la route justement, plusieurs voitures ont fini dans le fossé ou sur le bas-côté ce soir-là, dont une à peine 500 m avant ce endroit, dans une pente de 8 % qui pourtant est passée à 22 km/h sans souci.

Les avantages de la légèreté.

Une fois au chaud, il est temps de laisser fondre et se réchauffer la bête.

A l’intérieur, les affaires sont au sec, ordinateur et habits compris. Le siège chauffant est trop puissant avec 40 W, il faudra le baisser vers 20 W en roulant sinon avec la chaleur générée au pédalage c’est la cuisson assurée. Amusant au vu des conditions climatiques.

L’autonomie baisse très fortement, en raison des 40 W du siège chauffant, des basses vitesses pratiquées, de la surconsommation par l’effort important pour lutter contre la neige. Presque un doublement de consommation dans ces conditions. Cela représente toujours à peine 2-3 % de la consommation moyenne d’une voiture, qui aurait aussi consommé plus dans ces conditions d’ailleurs.

Conclusion: c’est possible, même en conditions très difficiles, de se déplacer avec une consommation d’énergie très faible, et avec un confort tout à fait intéressant.

Quelle mobilité pour l’hiver 2020-2021 ?

Pour beaucoup de personnes, c’est le moment des remises en question sur de nombreux domaines et la mobilité n’y échappe pas. Qui a encore envie de se retrouver dans des bus bondés ou debout dans un train à l’heure de pointe ? Et cela justifie-t-il de se retrouver comme des sardines en boîtes de plus d’une tonne en ville ?  Le tout à la voiture n’a jamais été une solution, l’époque actuelle le révèle de manière plus criante que jamais. La demande d’alternatives n’a probablement jamais été aussi forte et ceci pour de très bonnes raisons.

Heureusement la technique est plus que prête à répondre à de nombreux besoins avec des batteries à haute énergie et des vélos de toutes formes et tailles, du pliant au cargo familial en passant par le tout caréné.

Quelle est votre besoin de mobilité ? Quelles contraintes ? Quelles envies ? Tout cela doit être pensé en amont de l’achat et préparé avec soin, tant la diversité de l’offre permet de coller au plus près au cahier des charges.

Une tendance forte ces temps est le retour des 2 roues couchés, avec des modèles comme la Streetmachine de HP Velotechnik, et de grands espoirs sont placés dans l’Azub Origami pour sa flexibilité d’usage. De tels engins permettent un usage confortable avec une emprise au sol minimale, tout en garantissant à la fois une saine activité physique durant ses déplacements et une distanciation salutaire.

D’autres options comme les vélomobiles permettent d’avoir une protection contre les intempéries et un usage facilité pour le transport d’affaires, puisque l’on va pouvoir mettre des choses en vrac à l’intérieur sans devoir mettre en sacs dédiés, ce qui simplifie la vie.

Au final, c’est à chacun de préparer son cahier des charges avec les points indispensables et les options agréables, puis analyser ce que le marché propose pour répondre à un maximum de points.

Sortir rouler en Mars 2020 ?

La saison hivernale pour le moins étrange que l’on vit nous offre son lot de surprise, jusqu’au bout de l’hiver semble-t-il.

Après discussion avec plusieurs personnes dans le domaine de la santé il semble que les activités en plein air -loin d’autres personnes- soient plutôt positives; cela pousse à continuer à faire du vélo.

Les autorités cantonales ont fermé tous les lieux publics pour la semaine et de manière renouvelable, cela concerne aussi BiketoTheFuture et c’est logique. Le but d’une telle démarche est d’étaler et/ou de ralentir la contamination afin de ne pas saturer les services de secours. En cas de besoin urgent de pièces de rechange, la poste fait encore son travail dans les limites de ses possibilités vu que les livraisons augmentées par exemple pour LeShop provoquent déjà certains retards.

Prenez également garde à ne pas prendre de risques inutiles dans vos pratiques sportives et domestiques, vu l’engorgement du système de santé il n’est pas opportun d’aller à l’hôpital pour une jambe cassée ces jours.