Parking souterrain et pollution

Changement de paradigme

Avec la croissance de la mobilité électrique, que ce soit pour les vélos ou pour les voitures, quelques changements vont arriver. Une question encore peu évoquée est le lien entre usage d’un parking souterrain et pollution.

Un moteur à combustion va émettre une grande quantité de particules et de suies toutes plus mauvaises pour la santé les unes que les autres durant les premières 120 secondes de fonctionnement en général donc durant tout le temps de la sortie du parking souterrain. Cela va nécessiter une ventilation importante et des coûts liés.

Quel lieu fermé accessible au public va interdire le premier les moteurs à combustion en ses murs ? Avec la proportion croissante de véhicules électrique, il y aura forcément un point de bascule, un moment ou les surcoûts liés aux moteurs à combustion ne seront plus couverts par eux. Leur interdiction va alors faire baisser les charges, mais quand cela arrivera-t-il, mystère…

De la logique dans les choix de véhicules

Dans l’intervalle, pensons à éviter de démarrer un moteur chaque fois que cela est évitable. Nous pouvons privilégier la marche, le vélo, les déplacements partagés, les transports publics. Pourquoi pas la livraison de marchandises plutôt que de démarrer un moteur à hydrocarbure.

Des solutions existent bien au-delà du simple vélo droit

vélomobiles et vélos cargos pour réduire la pollution
Leiba X-Stream XXL Allrad, Velomobiel Quattrovelo+, Bullit AWD, Douze AWD, Radkusche Rapid AWD

Ce genre de véhicule en parking souterrain ou en environnement fermé ne génère pas d’émissions cancérigènes, ni au départ ni à l’arrivée. Le silence de fonctionnement comme l’encombrement réduit les rend appropriés pour un usage urbain où les surfaces libres sont rares.

De la place pour les humains

Si l’on redonne la villes aux gens plutôt qu’aux surfaces de parcage, cela va compacter les zones urbaines et permettre une meilleure accessibilité. Les gains de bruit, de pollution, de danger inhérents à un trafic motorisé pourront profiter aux humains.

Climat de Changement à Berne Septembre 2019

Trajet à vélo de Neuchâtel à Berne en convoi, manifestation incroyable avec plus de 60’000 personnes et retour avant la tombée de la nuit pour profiter des derniers rayons de soleil.

Toujours un plaisir de rouler en groupe, c’est une dynamique très particulière

 

Le parking sécurisé autour d’une école, une idée à reprendre si l’on veut promouvoir l’usage du vélo

C’est l’occasion de voir quelques slogans bien trouvés comme sur cette remorque

La première vision de la foule est impressionnante

Les slogans sont percutants

La foule était immense, dense, déterminée et pourtant tout s’est déroulé dans la bonne humeur, sans heurts. C’était un moment intense avec un grand mélange de générations, de styles et de cultures. Les gens avaient un bien commun à protéger.

Certains messages devraient en faire réfléchir plus d’un:

Ne pas voter n’est pas une rébellion mais une reddition. Là, c’est clair.

Il en faut pour tous les goûts, certains s’expriment avec plus de virulence

Le message est clair ici aussi, et tout s’est bien passé dans ce cas également. Un plaisir de voir que l’on peut exprimer ses opinions tout en restant respectueux les uns des autres.

Et une petite pause pour se rafraichir avant le retour et en profiter pour une discussion autour des vélos solaires

A gauche, la monture du magasin vélocouché et à droite celle de biketothefuture.

La couverture médiatique est bonne:

https://lecourrier.ch/2019/09/29/maree-humaine-pour-le-climat/

https://www.letemps.ch/suisse/une-foule-immense-manifestation-climat-berne

Vivement les prochains événements de ce niveau, c’était simplement impressionnant.

 

Vélo et anthropomorphisme

De retour de la Spezi 2018, la grande foire des vélos spéciaux, un point particulier saute aux yeux: les vélos grossissent.

Les gens grossissent depuis quelques décennies, un peu partout dans le monde. Les voitures également, avec une accélération depuis le début de la mode des SUV aussi appelés tanks urbains puisque la majorité ne verra jamais de boue.

Il était logique que cela arrive aussi à ce fidèle compagnon de l’Homme qu’est le vélo.

Des pneus énormes, des cadres surdimensionnés, des assistances au couple de camion pour impressionner et forcer la décision d’achat, des décorations de carnaval et toutes les ficelles du marketing pour que la grenouille se fasse plus grosse que le boeuf.

Les vélos légers et fins étaient soit absents des stands soit un peu mis à l’écart.

Pourtant, ceux qui ont eu l’idée de venir essayer les trikes sur le stand Catrike sont repartis enchantés. « Comme c’est léger » « incroyable la vivacité de ce vélo » et « c’est sacrément plus agréable qu’avec des gros pneus » sont des commentaires entendus durant ces deux jours.

Comme quoi, entre la mode et ce qui est vraiement adapté aux besoins, il y a encore une fois un gouffre.

Vol et vandalisme, ces fléaux universels

Dans tous les domaines, la passion et l’amour des belles choses permet d’aller plus loin, de sublimer la matière.

Pensez à l’artisanat face à l’industrie, au couteau de coutellier face à une lame de grand magasin. C’est à chaque fois un monde de connaisseurs, d’excès et de douce folie parfois.

Le monde du vélo a bien entendu aussi sa communauté de doux dingues, et les vélos qui en résultent sont parfois de vraies oeuvres d’art sur roues.

Voir un tel engin vandalisé, volé ou « emprunté » est un crève-coeur et probablement un frein à l’expansion de la pratique.

Un système de géolocalisation activable par SMS, un traceur repris par la Police ou tout autre solution permettant de limiter l’impact d’un tel acte barbare est une bonne mesure… lorsque l’on a manqué toutes les précédentes, qui servent à éviter que l’agression ne se produise.

Si l’on veut que la mobilité douce se développe, que les villes et les campagnes soient moins polluées, plus silencieuses et plus sûres, il va falloir laisser les passionnés montrer la voie. Et pour cela, il faut qu’ils puissent compter sur le fait de retrouver en bon état leur destrier quelle que soit la situation, l’heure et l’endroit.

Cela demande un système éducatif qui promeut fortement l’honnêteté, un système de prévention fort et actif avec une priorité sur le respect et les valeurs morales, un système répressif simplement présent de manière récurrente, histoire d’avoir une chance statistique de voir les problèmes. La stabulation libre actuelle mène les plus mauvais éléments de notre société à se croire tout permis et à s’approprier le bien d’autrui sans vergogne, ruinant parfois la motivation et l’envie de construire un véhicule sortant de l’ordinaire.

Toute agression laisse des traces, c’est un déficit qui peut facilement ralentir toute une communauté par l’agent gaspillé, le stress, la perte d’envie de bien faire. Luttons contre les pratiques destructrices, donnons envie aux générations suivantes de faire mieux que nous. Donnons-leur les moyens de le faire.

Vélos et infrastructures, la poule et l’oeuf

Pour que la pratique du vélo soit attractive pour le plus grand nombre, on entend souvent dire que les infrastructures devraient être de meilleure qualité et beaucoup plus nombreuses.

Et de l’autre côté, on entend qu’il est exclu d’investir « d’importants montants » pour des structures qui ne concernent qu’une poignée de personnes.

Les deux avis se tiennent, et si l’on attend que cela bouge tout seul rien ne se passera pendant encore longtemps. Il faut une volonté certaine et un courage évident pour projeter, soutenir et réaliser la base permettant aux futurs utilisateurs de se sentir en sécurité, avec des voies permettant un trajet rapide et efficace.

C’est une dynamique qu’il faut lancer, avant que le système s’entretienne seul une fois la masse critique atteinte. A ce stade, le gain devient évident: il est possible de placer plus de vélos à surface égale, tant en roulant que dans les places de parc. Donc l’augmentation de la part modale cycliste profite aussi aux fanatiques de la voiture. Et si ces derniers poussaient aussi à la création d’un réseau cyclable complet, afin de retrouver un peu de place sur la route, ne serait-ce pas magnifique ?